La Turbine.coop a participé en 2019-2020 à Checkbox, un projet de recherche autour de la qualité de l’air, financé par l’Ademe, aux côtés d’Atmo AURA et d’une équipe de sociologues.
La qualité de l’air est un sujet que nous explorons à la Turbine.coop depuis quelques années déjà, sous l’angle citoyen : comment les citoyens peuvent se saisir de ce sujet ? Quel rôle peuvent-ils y jouer, notamment via le développement de capteurs citoyens ?
En 2017, nous organisions quelques ateliers et « capto-parties » dans le cadre du projet Mobicit’air, déjà conduit avec Atmo Aura et Stéphane Labranche, sociologue. Dans la suite de ces travaux, en 2019, Atmo AURA a commencé à doter le territoire d’un outil de mesure citoyenne de qualité de l’air : la Captothèque. L’objectif de cette plateforme : permettre à chacun d’explorer la qualité de l’air en empruntant gratuitement, sans condition de ressources, un micro-capteur de mesure. La Turbine.coop a appuyé Atmo dans la conception de la plateforme.
Mais au-delà de la conception de l’outil, c’est bien son déploiement et ses usages qui nous ont intéressés dans ce projet.
Checkbox, c’est quoi ?
Ce projet de recherche-action visait à expérimenter de nouvelles formes d’implication et de participation citoyenne au sujet de la qualité de l’air (en lien notamment avec la pollution due au chauffage au bois). Le tout, appuyé sur la Captothèque et sur une véritable ingénierie des équipes d’Atmo, avec notre appui.
Deux « saisons » de mesure consécutives ont permis d’explorer différentes approches de la mesure. Les participants de la première « saison » ont exploré le qualité de l’air de manière plutôt individuelle en lien avec Atmo, avec des temps de restitution partagés. Comme dans d’autres projets de capteurs citoyens (Mobicit’Air précédemment sur le territoire, Ambassad’Air à Rennes, etc.), la mesure individuelle a permis une montée en compétence des participants sur le sujet de la qualité de l’air.
Une approche collective et citoyenne
En concevant la seconde « saison », portée plus activement par la Turbine.coop, nous avons souhaité explorer une autre approche qui nous tient à cœur, une approche plus collective. Engager les participants dans des « missions » collectives sur leur territoire, de la définition des objets à mesurer à la construction de protocoles collectifs de mesure, en passant par la mesure elle-même… cela allait-il permettre de monter en compétence autrement, de créer un engagement durable sur le sujet ?
Pas de chance, le projet a été chamboulé par la crise sanitaire du COVID-19 (les mesures collectives et l’exploitation collaborative des résultats n’ont pas pu se dérouler). Cependant, les mesures individuelles et surtout la démarche de co-conception ont bien pu se tenir avant le confinement. Concrètement, nous avons pensé et co-organisé avec Atmo un parcours d’ateliers (découverte et prise en main des outils, identification de problématiques, co-conception des protocoles de mesure) sur 3 mois, une méthodologie, des interactions avec les participants… L’implication de ces derniers malgré des contraintes (horaires, etc.) confirme l’intérêt d’approches collectives pour l’appropriation du sujet de la qualité de l’air, tout du moins du point de vue des citoyens.
La recherche-action autour de la qualité de l’air
Participer à ce type de projet de recherche-action est toujours très enrichissant. Si nous ne sommes pas des chercheurs, nous sommes ravis de contribuer à de tels projets de recherche tout en collaborant avec des acteurs du territoire. Ces expériences nous ont permis de construire une certaine expertise du sujet de la mesure citoyenne de la qualité de l’air.
Cela nous donne l’occasion d’inventer et d’expérimenter des dispositifs, pratiques, outils de collaboration – en nous intéressant à leur résultat : comment des approches collectives, collaboratives ou d’autres modes de faire innovants peuvent contribuer à de nouvelles réponses à des questions environnementales, sociales, économiques, etc. ?
Et ce sont aussi des actions qui s’inscrivent dans notre rôle d’Infolab : un lieu de réflexion et de construction autour de l’appropriation des données. Même indirectement, il s’agissait bien avec ce projet de voir comment la mise à disposition de capteurs aux citoyens, avec tout son appareillage, permet de monter en compétence et de mieux comprendre tant le sujet des données, de la métrologie, que de la qualité de l’air.
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La participation au projet est close, mais vous avez envie d’expérimenter la mesure de la qualité de l’air autour de vous ?
Vous pouvez emprunter un capteur fixe ou mobile et échanger autour de vos mesures via la Captothèque d’ATMO Auvergne-Rhône Alpes : https://captotheque.fr/fr